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L’Université catholique de Lille s’apprête à vendre un inestimable manuscrit liturgique du XIe siècle. Pour qu’il ne quitte pas la France, ce document a été classé trésor national. Mais il cherche toujours acquéreur…
C’est un trésor inestimable, inconnu du grand public, que recèle la bibliothèque de l’Institut catholique de Lille. Réalisé vers 1040, l’évangéliaire dit de Saint-Mihiel, servant à la proclamation des quatre évangiles lors des principales fêtes liturgiques et des messes de l’année, réside dans les murs de la Catho depuis 1881. « C’est un chef-d’œuvre de l’enluminure », explique Éric Palazzo, professeur d’histoire de l’art du Moyen Âge à l’université de Poitiers.
Cette femme serait Irmengarde de Nellenburg, veuve de Werner Ier, un noble mort dans une bataille : « La scène représente une double offrande : la femme offre au Christ son mari, qui lui-même offre l’évangéliaire. Ainsi le repos de l’âme du défunt est-il confié aux prières de la communauté monastique. Cette double page fait écho à une autre enluminure, dépeignant la visite des femmes au tombeau, après la résurrection du Christ, apportant des offrandes. C’est extrêmement fort d’un point de vue théologique. »
Mis au pied du mur, l’Institut catholique attend désormais que le ministère de la Culture rachète le précieux manuscrit. Un chercheur qui y a eu accès il y a quelques années nuance cette affirmation : « Ses conditions de conservation à Lille le maintiennent en bon état », juge-t-il, « étonné » que l’on invoque cet argument pour le vendre. Gageons toutefois que s’il suscitait l’intérêt au-delà du cercle des chercheurs et des collectionneurs d’art, le sort de l’évangéliaire de Saint-Mihiel pourrait nourrir le débat sur la mémoire vivante du patrimoine.
Le J. Paul Getty Museum a annoncé aujourd’hui deux acquisitions majeures : le codex d’Irmengard, un manuscrit réalisé pour la noble du XIe siècle Irmengard de Nellenburg, membre de la maison d’Egisheim-Dagsburg en Allemagne ; et Vierge à l’Enfant avec Sainte Lucie, Saint Dominique et Saint Louis de France par le célèbre et influent peintre italien Annibale Carracci.
Merci à Rémi.