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La Depeche – PUBLIÉ LE 25/04/2009 04:45 – post d’origine

«Je suis peut-être un peu naïf, mais c’est dans ma nature. Je fais confiance aux gens. Sous prétexte que trois connards m’ont agressé il faudrait que j’arrête même d’aider quelqu’un ? » Yann – c’est toujours un prénom d’emprunt – a trouvé sa voie. « J’étais en stage de découverte d’un métier. Je sais maintenant que je veux être coiffeur. À 19 ans le jeune homme veut même rompre avec sa vie actuelle,.

Peut-être pour oublier, aussi, la mésaventure qu’il a connu mercredi, entre 9 heures et 13 h 30. « La fin, oui, c’était sur le parking d’Intermarché à Foulayronnes, les policiers m’ont même mis les menottes à cause d’une méprise : pour eux la personne séquestrée était une femme… J’ai passé la journée de vendredi à trouver un avocat et à faire un constat avec l’assureur. Au premier abord il y a pour 4 000 € de réparation. Ils faisaient n’importe quoi au volant, ils ont conduit à tour de rôle : il poussait la seconde à 80, ils tiraient le frein à main n’importe quand, ils faisaient des dérapages dans les cités à Agen… »

« peur pour ma voiture »
Tout a commencé mercredi à 9 heures du côté de la gare à Villeneuve. « Je vois un mec qui me fait signe de m’arrêter. Je le connaissais et comme je n’avais jamais eu d’embrouilles avec lui, je me suis garé à sa hauteur. Il voulait que je l’amène à Agen. « Je lui est dit que j’allais travailler, que c’était impossible. Deux autres jeunes sont arrivés et ils sont tous montés dans la voiture. J’avais peur pour ma voiture, les mots et les menaces de mort m’impressionnaient aussi. »

Yann parvient à manipuler les agresseurs, « j’ai réussi à les amener devant le salon de coiffure de mon stage. Comme l’un des jeunes était déjà venu, j’ai eu peur qu’il s’en prenne à ma patronne ou aux clientes. » Il parvient à demander à sa patronne de prévenir la police. « On a tourné encore une heure et demie sur Villeneuve. On est monté à Pujols prendre un 4e mec. Je résistais autant que possible. J’ai même réussi à envoyer un SMS à ma mère pour la rassurer. Comme je n’étais pas visiblement assez obéissant à leurs yeux, ils ont décidé de prendre le volant entre Villeneuve et Agen, par les petites routes. En plus pendant tout le trajet ils ont fumé du cannabis. Et tout le temps ils balançaient des menaces de mort sur moi, sur ma famille. »

Villeneuve-Agen-Foulayronnes
Dans Agen, direction Rodrigues et Montanou, « ils faisaient des dérapages très près des voitures stationnées. Tellement qu’à un moment ils ont dit on se casse sinon on va se faire caillasser… » Dans Agen, un des agresseurs ira même voir son éducatrice. Faisant croire à une crise de panique imminente pour cause de claustrophobie, Yann obtiendra que l’étau se desserre un peu, « j’ai pu descendre à un feu mais ils m’ont rattrapé et m’ont balancé un coup de pied dans les côtes. » Le manège durera jusqu’à 13 h 30. Entre-temps, « par peur de la police que des témoins auraient pu prévenir, deux des 4 agresseurs prendront la fuite. Un peu plus loin j’ai pris conscience qu’il n’était plus que deux : je leur ai balancé des insultes et menacé d’une grosse raclée… » Les deux derniers agresseurs se sont enfuis, « l’un d’eux m’a donné une claque avant de partir. »

À Foulayronnes, Yann voulait mettre de l’essence, « ma carte n’a pas fonctionné ». « Je serai au tribunal lundi. Non, je n’ai pas peur. Juste l’angoisse des représailles. »

Le majeur a été placé en détention et comparaît lundi. Deux des trois mineurs de 17 ans, d’ailleurs connus de la justice ont été placés en centre et en détention. Le 3e dort dans un foyer. Yann lui devait signer un contrat avec le salon de coiffeur qui utilisait ses services. Il doit chercher un autre travail, son ex-futur employeur ayant choisi de se passer de ses services.

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