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Objection

Le Salon Beige défend la Déclaration des évêques sur l’immigration, même si elle est ici ou là « maladroite ». C’est son droit le plus strict. (Mon opinion sur ce texte est ici.) Mais sa prétention à imposer sa conception à tous les catholiques est irrecevable.

Il y aurait, selon Le Salon Beige, un droit absolu et immédiat au regroupement familial. C’est l’un des « principes » qui lui font dire : « Le bien commun de la France passe sans aucun doute par une limitation de l’immigration, mais elle doit se faire dans le respect des principes rappelés par les évêques. »

Cette phrase est contradictoire. Depuis 1974, la quasi-totalité de l’immigration légale est constituée par le « regroupement familial » (qui mérite de gros guillemets vu ce qu’il recouvre en réalité). Si on garde le regroupement familial tel qu’il se pratique, il va de soi qu’il est impossible de « limiter l’immigration ». Et si on le facilite, il va de soi qu’on augmente l’immigration. Ce qui est « sans aucun doute » dommageable au bien commun.

Il faut distinguer entre immigration de travail et immigration de peuplement. En France, il a toujours été question d’immigration de travail. Il s’agit en théorie de gens qui viennent travailler chez nous de façon temporaire. Ces gens-là n’ont aucun « droit » au regroupement familial. Je connais des gens qui sont allés travailler à l’étranger pour de longues missions et qui n’auraient jamais imaginé (tenter de) faire valoir un « droit » à faire venir leur famille.

Le problème est que cette immigration de travail est devenue une immigration de peuplement. Mais toute immigration n’est pas forcément une immigration de peuplement, malgré l’idéologie qui le fait croire aujourd’hui. Surtout quand c’est dommageable au bien commun. Un Etat peut donc parfaitement limiter, et même supprimer, le « regroupement familial ». L’étranger qui a terminé son contrat de travail doit retourner dans son pays. C’est ce qui s’est toujours pratiqué partout avant que l’idéologie immigrationniste brouille les idées et les faits.

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