Pendant des siècles, nos ancêtres celtes ont préféré la bière et l’hydromel à ce vin que les Grecs et les Romains cherchaient à écouler sous nos latitudes. Enfin conquis, ils sont devenus de meilleurs vignerons que leurs maîtres.
Difficile d’imaginer les côtes du lac Léman sans les vignes qui les recouvrent. Et pourtant, l’arrivée des ceps dans nos contrées ne s’est pas faite en un jour. Le jus de raisin a rencontré bien des résistances avant de s’imposer dans les festins gaulois où les chaudrons étaient traditionnellement remplis d’hydromel (un alcool tiré du miel) et de cervoise, cette bière à base de levures sauvages.
Selon l’archéologue Matthieu Poux, auteur d’une thèse à l’Université de Lausanne intitulée «Vin méditerranéen et rites de boisson en Gaule indépendante», la vigne a dû s’y reprendre à deux fois pour conquérir la Gaule. Deux tentatives séparées par plusieurs siècles, et par un long interrègne où la bière et l’hydromel avaient retrouvé les faveurs des guerriers du Nord.