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C’est une bataille de symboles, à l’issue incertaine. Choisie, imposée, défendue et maintenue au ministère de la justice pour ce qu’elle représente, Rachida Dati incarne la volonté politique du président de la République. Mais la surexposition médiatique de la ministre, la gestion de sa communication par Nicolas Sarkozy lui-même, qui la place au premier plan, amène une question : quel est le rôle d’un ministre de la justice ? Et même : en faut-il encore un ?

Mme Dati l’avait dit, dès le jour de sa prise de fonctions : “Je suis le symbole de la France.” A ce moment-là, nulle ambiguïté : la nouvelle garde des sceaux, jeune femme issue de l’immigration, porte la volonté de M. Sarkozy de reconnaître les talents des enfants de la République et d’ouvrir ses élites, ce que la gauche a échoué à faire. Mme Dati mesure avec une sincère émotion et une grande appréhension l’ampleur du rôle qui lui est ainsi assigné. Il faut appliquer le programme du président. La ministre s’impose un rythme de travail impitoyable. Tout doit aller vite.

Pour défendre la portée de ce symbole, aucun effort n’a été négligé. A la première crise – le départ du directeur de cabinet de la ministre et d’une partie de son équipe, début juillet, après sept semaines de fonctions -, le mot d’ordre passé, de l’Elysée aux parlementaires de l’UMP, fut clair. Tous ont soutenu Mme Dati. Les chefs de la majorité ont évoqué une “campagne”, destinée à “salir”. Le chef de l’Etat a, alors, placé sa ministre dans une position non négociable : elle a “une obligation de réussite parce que sa présence Place Vendôme est un hommage à tous les enfants de France”, avait-il asséné le 13 juillet. Mais cette ligne s’est vite déplacée. Car la communication effrénée, voulue ou subie par la garde des sceaux, lui a donné un nouveau rôle. Après avoir fait la “une” des hebdomadaires d’information générale, la garde des sceaux est apparue partout, derrière le président de la République pendant les matches de l’équipe de France de rugby, au gala d’anniversaire de Christian Dior, dans les pages people de Paris Match, sur le plateau télévisé de Michel Drucker.

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