Selon Anne-Sophie Lagniel, son oncle, écroué au Tchad, a été abusé par l’association.
« MON ONCLE s’est fait berner comme les autres ! » Contactée par Le Figaro, Anne-Sophie Lagniel, nièce de Dominique Aubry, le sapeur-pompier narbonnais écroué au Tchad, est ulcérée. Selon elle, les neuf inculpés français ne portent pas la même responsabilité. « Il y a les organisateurs de l’opération et les autres qui, comme mon oncle, se sont fait avoir. On leur a fait croire qu’il s’agissait d’une mission bien cadrée, officielle et parrainée par Cécilia Sarkozy », assure cette jeune femme de 28 ans.
C’est ainsi que Dominique Aubry, ancien militaire de l’armée de l’air de 50 ans, aurait accepté de se lancer. Fin août, selon Anne-Sophie Lagniel, il avait été contacté par des membres de l’Arche de Zoé, qu’il avait rencontrés trois ans plus tôt, en Asie du Sud-Est, après le tsunami. « Dans le cadre d’une mission organisée par Pompiers sans frontières, Dominique était parti secourir les victimes du raz-de-marée géant et s’était chargé de l’approvisionnement en eau potable », explique Anne-Sophie Lagniel.
Un couple porte plainte pour « escroquerie » et évoque des méthodes douteuses
La famille plaignante, qui souhaite garder l’anonymat, a dénoncé les méthodes sectaires de L’Arche de Zoé dans une interview au journal L’Indépendant. Elle s’insurge davantage contre des pratiques qu’elle qualifie de « supplice mental » et de « manipulation », que sur la question des 2 400 euros versés à l’ONG. Les déceptions se sont multipliées, explique ce couple : nombre d’enfants plusieurs fois revu à la baisse, date d’arrivée toujours différée, inexactitudes sur les âges…
Les procédés des membres de l’association s’avèrent de surcroît bien étranges. Les dirigeants auraient demandé une confidentialité totale et utilisé un vocabulaire pour le moins décalé. Le président de L’Arche aimerait ainsi parler par métaphore : « Notre grand vaisseau qui va bientôt s’éloigner vers des contrées lointaines », aurait-il ainsi déclamé lors d’une assemblée générale pour évoquer la mise en oeuvre du projet. Un lyrisme partagé par d’autres membres. « Les premières gazelles sont arrivées et les premiers zèbres sont beaux comme tout », aurait écrit depuis le Tchad un des médecins de l’association. Leur promesse de rembourser les frais engagés en cas d’échec de l’opération aurait par ailleurs été vite oubliée.