Hénin-Beaumont, ville minière du nord de la France, ses 27 000 habitants, son imposante mairie et son ciel incertain. Au-delà des clichés, ce qui retient l’attention en cette période de campagne municipale, c’est son paysage politique, véritable champ de mines dévasté par les vieilles rancoeurs et les ambitions tenaces.
Watergate à Hénin-Beaumont
À Hénin-Beaumont, la gauche se déchire depuis six ans. En 2001, lors des municipales, le maire socialiste, Pierre Darchicourt, écarte son directeur de cabinet, Gérard Dalongeville. Ce dernier présente donc sa propre liste contre lui et remporte l’hôtel de ville. Exclu du PS pour son acte de dissidence, Gérard Dalongeville se met à dos les acteurs de la politique locale. Depuis, tout n’est que coup bas, clivages et espionnage. Il y a trois mois, deux employés municipaux forcent la serrure de la section PS locale, gérée par Daniel Duquenne, un proche de Pierre Darchicourt. Ou quand le Watergate débarque à Hénin-Beaumont… Mais, peu impressionné, Daniel Duquenne annonce dans la foulée qu’il présentera sa propre liste, Alliance républicaine, en mars 2008. Il sera donc opposé à Gérard Dalongeville. À cela il faut ajouter le Mouvement des jeunes socialistes, le Parti communiste, le Parti radical de gauche, le Mouvement républicain et citoyen et les Verts locaux, qui hésitent à présenter ensemble une troisième liste. Division, ils écrivent ton nom.