Au Maroc, l’homosexualité est un délit. La justice du royaume a eu l’occasion de le rappeler le 10 décembre, Journée mondiale des droits de l’homme, en condamnant six hommes à quatre à dix mois de prison ferme pour "perversion sexuelle".
L'affaire "du mariage gay de Ksar el Kébir" commence avec la mise en ligne d'une vidéo sur Youtube. Dans cette ville à mi-chemin entre Rabat et Tanger a lieu la nuit du 19 novembre une fête privée, copieusement arrosée et un brin excentrique, dans une maison d’un quartier populaire.
L'un des protagonistes de la soirée, un certain F., connu localement en tant que "guerrab" (trafiquant d’alcool), y apparaît travesti sous un caftan (tenue féminine traditionnelle de fête marocaine).
Après les premières rumeurs, une pétition circule localement, réclamant l’ouverture d’une enquête judiciaire sur la célébration d’un pseudo mariage homosexuel dans la ville. Le 23 novembre, le très populaire et très populiste quotidien national arabophone Al Massae (Le Soir), dont le directeur se fend régulièrement d’éditos aux propos conservateurs, machistes ou xénophobes, fait sa couverture sur l’évènement, titrant "Deux homosexuels se marient à Ksar el Kébir".