Dans le quartier berlinois de Neukölln, qui compte 70 000 étrangers pour 150 000 habitants, des écoles font appel à des vigiles privés pour assurer la sécurité. Une première en Allemagne.
Les deux hommes portent l’uniforme, ou plutôt un simple blouson bleu qui y fait penser. Rien d’inquiétant à ce contrôle de l’entrée du lycée Albert-Schweitzer. «Ce ne sont pas des gardes du corps , explique Georg Krapp, le directeur de l’école. Leur seule arme, c’est un téléphone portable, pour alerter au besoin la police.»
N’empêche. Depuis la mi-décembre, treize établissements du quartier berlinois de Neukölln, un haut lieu de l’immigration turque et arabe, font appel à des vigiles recrutés auprès d’une société privée. Pour l’Allemagne, c’est une première. Le seul moyen, dit le maire d’arrondissement Heinz Buschkowsky, de «garantir aux parents la protection et la sécurité de leurs enfants». Car en vingt mois, il y a eu 56 incidents plus ou moins graves. Un intrus venu pour un professeur, un ivrogne assoupi dans les toilettes des filles… Mais pas de mort, c’est déjà ça.