Il y a un point commun entre l’Algérie et nos banlieues : tous victimes ! A ce qu’il paraît, le peuple algérien et celui des cités souffriraient pareillement d’un déficit de reconnaissance. Mais pas de n’importe quelle reconnaissance : leur identité réside dans le mal qu’on leur a fait, à eux, à leurs parents ou à leurs grands-parents (car le statut victimaire se transmet, ainsi que nous l’enseignent les lointains descendants d’esclaves).
Je suis victime donc je suis. D’Alger à Villiers le Bel, on attendrait, en somme, que la France demande pardon à ceux qu’elle a humiliés et offensés. (…) C’est en Occident et en Occident seulement que le titre de victime paraît enviable au point d’engendrer une concurrence frénétique entre groupes et individus susceptibles d’y prétendre. En postulant l’innocence de la victime, le christianisme a contribué à placer cette figure sur un piédestal. La victime a toujours raison.
Dans la cour des “Gaulois”, la faiblesse est devenue une force. (…) Ce n’est pas la voyoucratie qui nous menace mais la victimocratie.
Extraits d’un article d’Elisabeth Levy. Lire l’article intégral