Interview du 27/01/08 parue dans le Boston Globe (quotidien américain tirant à environ 450.000 exemplaires). Invité : David Levering Lewis, historien américain reconnu.
Extraits :
Dans son dernier livre, “L’islam et la construction de l’Europe : 570-1215”, l’historien D.L. Lewis ré-examine les 400 ans de domination musulmane sur l’Europe, une période durant laquelle un empire islamique tolérant et sophistiqué a conquis et profondément influencé un occident qui était tombé dans un tribalisme barbare à la suite de la chute de l’Empire romain.
« Les théocraties qui émergent en Europe sont la conséquence directe de la victoire de Charles Martel sur l’islam en 732 à Poitiers. Si la bataille avait connu une issue différente, il se serait passé ce qui s’est passé partout ailleurs : l’Europe aurait été incorporée à l’empire islamique et aurait bénéficié des performances commerciales, économiques, culturelles et technologiques des musulmans. Cela aurait épargné à l’Europe 3 ou 4 siècles de retard économique, de développement laborieux et fratricide.
La victoire de l’islam aurait signifié que le coran serait aujourd’hui enseigné dans les universités d’Oxford. Et alors ? On aurait évité les guerres de religion qui ont déchiré l’Europe. Ce qui surprendra les lecteurs, c’est de voir la façon dont Charlemagne transforme la foi chrétienne en guerre sainte, qui, à la différence du jihad musulman, était totalement intolérant. Dans l’empire islamique, du moment que vous payiez vos impôts, on vous laissait tranquille. Mais avec les carolingiens, et les Francs, ça n’était pas possible.» (source)
• En guise de première réponse, dans l’urgence, lire l’article de Jacques Heers sur La fable de la transmission arabe du savoir antique.
Voir également une réponse plus approfondie du blog Le conservateur
