«Qui a eu cette idée de fou?» Le propos de cette spécialiste reconnue de l’enseignement de la Shoah en dit long sur la façon dont le corps enseignant reçoit l’idée de Nicolas Sarkozy de confier la mémoire d’un enfant victime de la Shoah à chaque élève de CM2.
«L’invocation de la Shoah de façon émotionnelle se fait au détriment de la compréhension de la singularité historique et politique de ce phénomène», s’insurge Barbara Lefebvre, professeur d’histoire et auteur de «Comprendre les génocides du XXème siècle, comparer, enseigner» (éd. Bréal). «Il faut distinguer les intentions, louables, de vouloir lutter contre l’antisémitisme des effets produits», acquiesce Alain Seksig, inspecteur de l’Education nationale. «Il faut inscrire cela dans un projet pédagogique plus large.»