L’agression stupide d’un supporter contre un joueur marocain de Valenciennes permet aux belles âmes de droite et de gauche de s’indigner à bon compte. L’abruti, l’arbitre et l’offensé : ce pourrait être le titre de la comédie dramatique qui s’est jouée samedi dernier au stade de Metz, lors de la 25e journée de Ligue 1. Les faits sont connus : à la mi-temps, lassé d’avoir été traité de tous les noms d’oiseaux pendant la première période, Abdeslam Ouaddou, capitaine de l’équipe de Valenciennes et international marocain, est monté dans les tribunes pour « s’expliquer » avec l’auteur des insultes racistes. Plutôt que d’interrompre le match comme le règlement de la ligue professionnelle de football (LPF) l’autorise, l’arbitre a préféré sanctionner d’un carton jaune le « comportement antisportif » du Marocain. Une erreur d’appréciation assez manifeste que l’homme en noir risque toutefois de devoir payer au centuple, au moins en terme de notoriété négative. Rarement une affaire somme toute assez banale aura déclenché une telle avalanche de protestations indignées, de cris d’orfraie, de suppliques, une dramatisation hystérique qui fleure bon le petit quart d’heure de défoulement et de bonne (in)conscience collective