La liste des pays prêts à reconnaître le Kosovo indépendant s’accroît progressivement. Mais de nombreux pays, dont des Etats arabes et musulmans, hésitent encore, bien que Washington les pousse à faire preuve de solidarité avec les musulmans du Kosovo. Quelle en est la cause?
Au cours d’un point de presse qui a suivi la proclamation de l’indépendance du Kosovo, le sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires politiques Nicholas Burns a salué la reconnaissance de cette démarche par l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et donc par les gouvernements des Etats faisant partie de cette structure: “Nous considérons comme très positif le fait qu’un Etat musulman, un Etat à majorité musulmane, ait été créé aujourd’hui”.
C’est aux Européens de décider si M. Burns a raison ou pas. Même sans cela, les médias occidentaux, y compris américains, débordent de préoccupations liées à la création d’une enclave musulmane au sein de l’Europe, qui pour l’instant demeure majoritairement chrétienne. La question de l’identité européenne est des plus douloureuses. Elle se pose sans cesse, tantôt lors de l’examen de la Constitution européenne et des perspectives d’adhésion de la Turquie à l’UE, tantôt lors du règlement des problèmes des immigrés, ou bien encore pendant les troubles qui ont suivi la publication de caricatures de Mahomet dans la presse européenne. Mais, répétons-le, cette discussion est l’affaire des Européens. De même que les nouvelles tentatives de Washington de jouer sur le facteur islamique.