Fait-divers : Remarqué en Côte d’Ivoire par un « recruteur » de joueurs de football, Florentin est conduit en France à 14 ans, promené dans plusieurs clubs et finalement abandonné à Paris deux mois plus tard, sans papiers, après une blessure à l’épaule. Triste histoire de traite des joueurs africains, comme il en existe malheureusement trop. (Le Parisien)
“Le scandale ne touche pas que le milieu médical. D’autres officines ou intermédiaires vivent en effet de l’achat de sportifs de haut niveau. Naturalisés à la hâte et parfois même en contradiction des lois, ils constituent désormais une part importante et souvent majoritaire de certaines équipes y compris nationales. Cette pratique connue est observable par tous, notamment dans le domaine du football ou dans celui de l’athlétisme et elle pénalise gravement l’Afrique.
Comme à l’époque honteuse de la Traite, les marchands vont sur place, en Afrique, pour y sélectionner la “marchandise” humaine que leur présentent des intermédiaires. Comme hier, des Africains sont vendus aux Européens par d’autres Africains. Insolite permanence de l’histoire… Comme hier, les esclavagistes se sont “spécialisés”. Certains vendent ainsi des informaticiens ou des ingénieurs, d’autres des sportifs, d’autres encore et nous l’avons vu, des membres du corps médical… […]
Voilà le vrai pillage de l’Afrique! Vidant le continent d’élites qu’il a eu tant de mal à former, les modernes esclavagistes s’abritent derrière les notions de liberté, de tolérance, de fraternité, de lutte contre le racisme…”
Bernard Lugan, L’Afrique réelle, n°45