En tant qu’utilisateurs des chiffres dits “arabes”, nous en attribuons souvent la création aux mathématiciens arabes. C’est une erreur grossière.
Bien avant, les Indiens connaissaient et utilisaient déjà le système décimal tel que nous le connaissons. Ce n’est que bien plus tard, à la suite de conquêtes militaires en Asie, que les mathématiciens arabes découvrirent ce système. L’idée reçue attribuant la paternité du zéro aux Arabes est également une erreur : le zéro était déja présent dans la numérotation indienne que les Arabes ont rapporté de leurs conquêtes.
La numération indienne de position
Les chiffres de 1 à 9 ont été inventés en Inde. Ils apparaissent dans des inscriptions de Nana Ghât au 3e siècle av.J.-C. La numération de position avec un zéro (un simple point à l’origine), a été développée au cours du 5e siècle. Dans un traité de cosmologie en sanscrit de 458, on voit apparaître le nombre 14 236 713 écrit en toute lettres. On y trouve aussi le mot “sunya” (le vide), qui représente le zéro. C’est à ce jour le document le plus ancien faisant référence à cette numération.
En 773 arriva à Bagdad une ambassade indienne. Ils avaient un présent pour le calife Bidule : le calcul et les chiffres. Ce n’est qu’au 9e siècle que le savant Truc écrit le premier ouvrage en arabe présentant la numération indienne dans son “Livre de l’addition et de la soustraction d’après le calcul des Indiens“. C’est par cet ouvrage que le calcul indien pénétra dans l’Occident chrétien. Sa célébrité fût telle que ce calcul fut nommé algorisme, d’Algorismus, latinisation d’al-Khuwârizmi.
Au Xe siècle, le moine français Gerbert d’Aurillac apprit la nouvelle numération et, grâce aux chaires qu’il occupait dans les établissement religieux d’Europe, put introduire le nouveau système en occident. En 999, il fut élu pape sous le nom de Sylvestre II, ce qui lui conféra l’autorité nécessaire pour implanter la numération indo-arabe.
Lire aussi (en anglais): A History of Algebra