Tirés du très sérieux journal Suisse “Le Temps“, ces extraits du témoignage de Jean-Claude Buhrer, ancien correspondant du «Monde» à l’ONU, sur la progression d’un islamisme débridé en Malaisie :
« L’islam rendrait-il amok – pour reprendre ce terme malais qui sert à désigner un accès de folie meurtrière ? La question peut se poser en Malaisie, à en juger par le regain de tension raciale qui agite ce pays multiculturel, mais officiellement musulman, au lendemain des élections du 8 mars. Ainsi, les services de sécurité ont menacé d’interdire un journal catholique qui avait commis le sacrilège d’employer le mot «Allah» pour parler de Dieu, sous prétexte que seuls les musulmans avaient le droit de prononcer ce nom.
Cette affaire inquiète une partie des commentateurs qui relèvent l’islamisation croissante de la Malaisie et la détérioration des relations entre les trois principales communautés du pays (60% de musulmans malais, 26% de Chinois et 9% d’Indiens pour 25 millions d’habitants).
Les relations sont également en train de se dégrader avec les communautés indienne et chinoise. De violents heurts ont éclaté avec la police en novembre, lorsque 20.000 indiens sont descendus dans la rue pour protester contre leur marginalisation et la récente destruction sur ordre des autorités de dizaines de temples hindous et de pagodes bouddhistes.
Après le revers qu’il vient de subir aux élections, le problème indien est devenu le principal défi que doit relever le gouvernement déjà confronté à l’offensive des milieux islamistes. Le Parti islamique d’opposition, PAS, qui a introduit la charia dans l’Etat qu’il contrôle, a mené campagne en prônant une stricte application de la loi islamique, y compris les amputations et la lapidation. «Le peuple veut le meilleur, et il n’y a rien de meilleur que l’islam», a déclaré l’un de ses dirigeants. «Toute critique passe pour de l’islamophobie», se plaint un avocat tamoul.
Les pressions des islamistes se font sentir dans tous les domaines et prennent parfois des proportions où le zèle le dispute au ridicule. Le constructeur automobile malais Proton envisage de produire, avec l’Iran et la Turquie, la première «voiture islamique», équipée d’une boussole indiquant La Mecque et d’un rangement pour le Coran. Pour ne pas demeurer en reste, en 2007, les autorités ont interdit 37 livres qui portaient, selon elles, préjudice à l’islam. A la mi-décembre, elles sont allées jusqu’à censurer des livres chrétiens représentant les prophètes Moïse et Abraham. En mai 2007, la justice avait refusé de reconnaître la conversion d’une musulmane au christianisme.
Même la mort ne suffit pas à laisser les défunts reposer en paix. A la consternation de sa famille et de la communauté hindoue à laquelle il appartenait, le premier Malaisien à avoir escaladé l’Everest a été déclaré musulman après son décès et enterré comme tel en décembre 2005, prétextant qu’il se serait secrètement converti sur son lit de mort. Dans l’Etat malais de Sabah, le mufti d’Etat a émis un décret religieux pour interdire la construction d’une divinité taoïste par la communauté chinoise, affirmant que «la présence de cette statue offenserait l’islam».
La Malaisie, qui préside l’Organisation de la conférence islamique, affiche la même obstination au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour faire adopter une norme anti-blasphème assimilant toute critique de l’islam à du racisme, avec pour corollaires la restriction de la liberté d’expression et la justification des discriminations envers les femmes et les homosexuels. » (source) (merci ajm)