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Avec son visage rond et rougeaud, son tablier blanc impeccable et son sourire bonhomme, Peter incarne le boucher anglais typique. Mais, derrière son comptoir rempli d’entrecôtes, il ne cache pas sa colère. «Je vais vous dire le problème: ce sont les immigrés», explique-t-il avec un accent cockney à couper au couteau.

Immédiatement, les clients de cette petite boucherie de l’East End (est de Londres), quartier traditionnel des classes populaires, opinent. «Les immigrés nous ont pris notre quartier, affirment Brenda, 65 ans, à la mise en plis blonde impeccable. Nous sommes devenus des citoyens de troisième classe.»

Les Britanniques blancs des classes pauvres sont en proie à un grand malaise. Cette white working class, autrefois célébrée pour son comportement héroïque pendant le Blitz (cette partie de Londres a été particulièrement bombardée), se sent désormais méprisée. Selon un sondage de la BBC, qui vient de consacrer une semaine à des films et des documentaires sur le sujet, 58% ne se sentent pas représentés par les politiciens, contre 46% pour la classe moyenne. De même, 52% pensent que l’immigration est une mauvaise chose, contre 33% pour la classe moyenne.

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