Tiré du Monde du 2 avril :
Plusieurs centaines de musulmans se convertissent plus ou moins ouvertement chaque année au christianisme, embrassant la religion catholique ou protestante. Guy-Khaled, 26 ans, affiche ses convictions avec militantisme. Désapprobateurs, son père et ses demi-frères et soeurs lui reprochent d’avoir “renié sa culture”. Certains de ses anciens amis l’accusent d’apostasie et ne lui parlent plus.
Khaled assure avoir flirté avec le salafisme, un courant rigoriste de l’islam, lorsqu’il avait 17 ans. À 20 ans, “mal à l’aise dans le communautarisme“, Des discussions avec un professeur de philosophie catholique lui font découvrir une “proximité avec le Dieu chrétien” et comblent ses attentes.
Le parcours de Fatima, arrivée d’Algérie dans le nord de la France à 13 ans, est plus tortueux. Séduite par la lecture de la Bible, elle a mis plus de 30 ans avant de se convertir. Pendant des années, elle a assisté à des groupes de prière, en secret. “J’ai encore peur d’être agressée. Même ici, des musulmans pensent que ceux qui changent de religion sont des apostats.”
Les rapports qu’entretiennent les convertis avec l’islam restent marqués par un point noir indépassable : l’accusation d’apostasie, qui expose éventuellement les convertis à des menaces.
“Le manque de tolérance et le fait que les musulmans pensent qu’ils détiennent la seule vraie religion me révoltent. Et quand je pense au statut de la femme, ça me donne envie de vomir”, confie Fatima.
La conversion médiatisée d’un musulman italien, le 22 mars au Vatican, a réjoui les convertis de France. “Je bénis le pape, qui a mis le doigt là où ça fait mal”, commente Mohammed Christophe Bilek, fondateur de Notre-Dame-de-Kabylie, à Créteil. “Ces conversions sont de plus en plus nombreuses ; tant pis si cela déplaît aux gardiens de l’islam.
Parmi les convertis, on retrouve notamment les enfants de couples mixtes. “Souvent embarqués dans l’islam par leur parent musulman, comme le souligne un prêtre, ils remettent en question cet héritage arrivés à l’âge adulte.” Le rejet d’un système de valeurs qui inadapté à la modernité, une rencontre ou la découverte des textes chrétiens expliquent beaucoup de parcours de conversion. (source) (archivage)