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Au début, c’était enivrant. Cela devient saoulant. “Qu’ils sont ravissants vos fils ! Métis, non ? Ah ! Les métis, c’est (sic) toujours très beau…” Aujourd’hui c’est une voisine, charmante comme tout, Nouvel Obs sous le bras, qui me sert le compliment.
Et m’exaspère.

Je n’ai pourtant rien contre le métissage. Certes, l’injonction culturelle du métissage à tous prix m’agace (comme du reste toute forme de “pensée gramophone”), mais d’elle je ne me préoccupe guère : contrairement aux idéologies totalitaires, il suffit de l’ignorer pour s’en libérer. Et puis, ne suis-je pas, moi aussi, à la fois fils et père du métissage ? Non, la gêne que j’éprouve aujourd’hui encore dans le hall de mon immeuble ne provient pas de la louange, mais de ce qu’elle sous-entend. Et qui me semble remarquablement préoccupant.

Le racisme est devenu un tabou contemporain. Tant mieux. Mais ce qui semble avoir échappé à notre vigilance, c’est la persistance d’un discours qui, pour être formellement sympathique, n’autorise pas moins la pérennité, la mutation et donc, à terme, le retour d’un racisme pur et dur.

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