« Visiblement, la politique du gouvernement contre l’immigration clandestine n’impressionne pas les sans-papiers. Il était devenu usuel de les voir manifester au grand jour pour leur régularisation. Cette fois, ils ont engagé des mouvements de grève dans la restauration, la sécurité, le secteur du nettoyage. Non seulement personne ne cherche à nier les fraudes et le commerce des faux-papiers, mais une intersyndicale des contrôleurs et inspecteurs du travail (Cgt-Snu-Sud-Cfdt-Unsa) vient de demander, ce lundi, l’ouverture immédiate d’une négociation pour la légalisation de leur statut.
A cette occasion se dévoile le consensus qui existe entre l’extrême gauche et le monde patronal sur la question de l’immigration. Nombreux sont en effet les employeurs qui soutiennent, pour des raisons économiques, ces demandes de régularisations, tout en admettant avoir été abusés par de fausses cartes d’identités qu’une loi de 2007 leur fait obligation de vérifier. Hier matin, sur RTL, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, André Daguin, a estimé à 50.000 les régularisations nécessaires dans les cafés-restaurants et 100.000 au total en France.
Comment un Etat de droit peut-il tolérer de voir ses règles ouvertement violées? Comment un parlement peut-il accepter de voir ses textes remis en question? Comment l’opinion peut-elle comprendre que des emplois, généralement peu qualifiés, soient donnés à des clandestins alors qu’il existe près de trois millions de chômeurs et que les jeunes s’angoissent pour leur avenir ? (source)