Virtuoses de la nouvelle génération de comiques, Thomas Ngijol et Fabrice Eboué ratatinent subtilement les idées reçues
Le Nouvel Observateur. – Vous n’êtes pas tendre avec Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara, trio que Fabrice Eboué surnomme «le BEP coiffure».
Thomas Ngijol. – Quand je vois Rachida en robe Dior sur la couverture de «Paris Match», j’ai l’impression d’avoir affaire à Rachida de mon quartier qui a fait le hold-up parfait et michetonné la gueule d’un mec de Neuilly. A un moment, il faut choisir : le gouvernement de la France ou Paris Hilton.
Fabrice Eboué. – Taper sur Sarkozy, avec nos gueules de nègre, c’est trop évident. D’ailleurs, il s’autodétruit un peu plus chaque jour. J’ai croisé Rama Yade à la télé. Elle se comportait avec moi comme si nous n’avions pas les mêmes valeurs.
T. Ngijol. – Moi, elle me regardait du coin de l’oeil avec un regard de pigeon, comme si elle avait peur que je la démasque.
F. Eboué. – Fadela Amara ? Quand elle dit «ils croivent» pour nous expliquer que son objectif numéro un c’est l’éducation en banlieue, c’est problématique… Lorsque je plaisante sur ces jeunes femmes, les Noirs et les Arabes rigolent volontiers mais les Blancs sont gênés : «Est-ce que c’est raciste, ce qu’il dit ?»
