« J’ai toujours su que j’étais différente » raconte M’bassa Nogwo dans un bouleversant témoignage récemment publié aux éditions La queue-en-tire-bouchon.
Malien d’origine, arrivé en France tout enfant à l’âge de 23 ans, M’bassa a dû mener un dur combat pour recouvrer son identité profonde. Né homme, noir et musulman, c’est un long processus médical et psychologique qui lui ont enfin permis de vivre en accord avec lui-même.
« C’est en regardant Winnie l’Ourson que j ‘ai su que j’étais un cochon » témoigne M’bassa, qui désormais demande qu’on l’appelle Simone. « Ce n’est pas le changement de sexe qui a été le plus dur, ni l’implant groinique. C’est quand j’ai annoncé à ma famille que je voulais devenir un cochon femelle. On ne plaisante avec ces choses là au Mali. Enfin, je veux dire à Montreuil. Surtout avec un père imam. Maintenant que je suis devenue une cochonne, je vais peut-être porter le voile pour atténuer le choc. Mais avec les oreilles qui dépassent, ce n’est pas pratique.»
Depuis sa transformation, la mairie de Montreuil, faisant preuve d’un sectarisme à tout épreuve, refuse à M’Simone le versement d’une allocation logement sous les prétextes les plus fallacieux. Quant à son employeur, il refuse de la ré-embaucher car “on n’a jamais vu un cochon livrer des pizzas à mobylette” dit-il.
Devant une telle discrimination, nous avons bien sûr saisi la HALDE. Il est temps que ce racisme trans-cochon cesse et soit condamné avec la plus extrême sévérité. (source)