“Les élites n’arrêtent pas de noyer la prétendue “France moisie” sous les eaux bénites de leur modernisme sociétal. […] La France d’”en bas”, comme on appelle maintenant l’ancien monde réel, sent et sait que Festivus festivus, autrement dit l’élitocrate, veut tout bonnement sa mort.
C’est pour cela qu’aux dernières élections le plouc émissaire a voté de manière si déconcertante aux yeux des élites : il n’a pas voté à droite, comme on l’a dit, parce que la droite n’existe plus (…) ; il a voté contre le terrorisme de l’élite et ses pimpantes avancées sociétales. Le plouc émissaire sent, mais sans avoir tout à fait les moyens de l’exprimer, hélas, que toutes les modernisations sont désormais des complots meurtriers, et qu’il est encore davantage le sinistré des élites et de ses affreuses inventions que le sinistré des eaux en folie. Il sait donc aussi que l’instinct de conservation, sans ambiguïté, se trouve dans le camp de la vie et de la liberté.”
Philippe Muray, Festivus festivus, Fayard, 2005