Le leader historique de la LCR Alain Krivine a dénoncé devant le tribunal correctionnel de Paris des propos prononcés en 2003 par l’ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) qui avait alors accusé le parti politique d’antisionisme. “Il y a cinquante ans que je milite et c’est seulement la première ou la deuxième fois que je suis ici”, a relevé M. Krivine devant les magistrats de la 17e chambre. La Ligue a été beaucoup attaquée mais là, c’était “exceptionnel, la coupe était pleine”, a-t-il encore déploré.
Les propos incriminés remontent au 25 janvier 2003. Lors du dîner annuel du Crif, son président, Roger Cukierman, avait épinglé le racisme et l’antisémitisme, dans un discours mis en ligne le lendemain par le directeur général de l’organisation, Haim Musicant. M. Cukierman dénonçait “l’antisionisme” de partis révolutionnaires tels la LCR. “Cette alliance brun-vert-rouge donne le frisson”, avait-il ponctué, signifiant par là, selon l’avocat de la LCR, Me Antoine Comte, “que les Verts (les écologistes), les rouges (les révolutionnaires) faisaient alliance avec les bruns, c’est-à-dire les nazis”.
Face à ces expressions “outrageantes et méprisantes”, la LCR a porté plainte pour injure. Elle réclame un euro symbolique.