Tiré du journal suisse Le Temps :
« La Turquie de demain ressemblera à l’Iran d’aujourd’hui : une république islamiste. Les dés sont déjà jetés, et nul n’y peut plus rien. Ni les États-Unis ni l’Union européenne ne lèveront le petit doigt pour empêcher une évolution qui comble les vœux des premiers et dont la seconde croit pouvoir s’accommoder. »
Cette prédiction émane d’un journaliste turc. Il ne voit pas de révolution à l’horizon. Seulement une propension croissante de la majorité à imposer ses vues aux minorités. Un peu plus d’un citoyen sur deux a voté contre le parti islamiste au pouvoir, mais en ordre très dispersé. Avec une idée forte et un bon potentiel d’intimidation, il n’y a pas besoin d’être vraiment majoritaire pour s’imposer en démocratie.
Pour installer sa dictature, cette fausse majorité n’a qu’une chose à faire. Et elle est en train de la faire : désarmer les mécanismes de contrôle prévus par la Constitution. Débiner les juges comme autant de coupeurs de cheveux en quatre irrespectueux de la volonté populaire. Intimider les journalistes critiques en les accusant de comploter contre la démocratie.(…)
Le grignotage des libertés, a-t-il exposé, a déjà commencé : très rares sont les épiciers et les restaurateurs qui osent encore vendre des boissons alcoolisées en dehors des grandes villes et des zones touristiques, surtout en période de ramadan. Vous trouverez peut-être que la liberté de consommer de la bière ou de l’alcool n’est pas une liberté très noble. [Ce journaliste] la juge stratégique. » (source) (via Scipion)