Tiré de Courrier International :
Aux alentours de Paris, on tombe sur eux un peu partout. Eux ? Les Tsiganes roumains. Il semble qu’on les croise moins dans le métro qu’il y a quelques années. Pour savoir si les immigrés tsiganes étaient heureux en France, une journaliste s’est glissée dans la file d’attente du consulat de Roumanie.
L’intégration dans l’UE de leur pays d’origine, début 2007, n’a rien changé au discours des tsiganes en France. Chaque fois que la télévision s’intéresse à eux, ils répètent à satiété combien ils sont “persécutés en Roumanie”.
Au consulat de Roumanie, dans la file d’attente, une jeune Tsigane enceinte de 5 mois vient d’épouser un autre Tsigane à Sauvigny, une petite ville tranquille de Lorraine. Arrivée en France il y a 10 ans avec son enfant de 2 ans, elle a eu depuis un autre enfant avec un Tsigane hongrois.
“Tu travailles ? — Moi ? Bien sûr, je fais de la préparation de commande. Je remplis des cartons, et je les charge dans des camions.” 1 000 euros mensuels, pour un CDD de trois mois. “Après, je touche environ 800 euros de chômage.
Partout où je suis allée en France, les gens t’expliquent, t’aident. Ici, j’ai appris à lire et à écrire en deux ans, alors qu’en Roumanie je n’ai rien appris en sept ans d’école. Je ne veux plus rien savoir de la Roumanie.”
Les autres Tsiganes du consulat se mêlent à la conversation. “Ici on va à l’école, on nous paie des stages pour travailler dans la restauration”.
En France, on lui a donné un vrai logement. Quand elle apprend que j’habite un appartement, elle fait une pirouette. “Moi j’ai une vraie maison, construite sur la terre ferme. Trois chambres, cuisine, salon. Une des chambres, on ne l’utilise même pas. J’ai un jardin. Une maison dont le loyer HLM lui coûte… 25 euros par mois.
“Inutile de savoir lire ou écrire. Il faut savoir parler et entretenir ses relations. Moi, par exemple, j’ai rendez-vous la semaine prochaine avec le maire. Et je lui ramène un petit cadeau.” (source) (via Artichaud)