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Extrait de Libération du 29 septembre :
Après quatre années d’enquête dans une banlieue, Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à l’université, vient de publier “Ghetto urbain”
[cet entretien faisant constamment référence au “racisme” de la société française, nous avons coupé ces passages “idéologico-interprétatifs” pour ne garder que les constats].

« Quand vous plantiez votre magnétophone en banlieue au début des années 80, les gens pouvaient être agressifs mais ils étaient revendicatifs, ils parlaient de la société. Aujourd’hui, on ne vous parle plus du tout de la société française. Les habitants vous parlent de la cité, d’eux, éventuellement de Saddam Hussein, de George Bush, d’Israël.

Autre constat : le sexisme est devenu une question centrale. Dans les années 80, on faisait des groupes de discussion entre des garçons et des filles. Ce fut impossible dans cette enquête. La violence subie par les femmes dans l’espace public est évidente aujourd’hui. Tout ce qui est affichage de la féminité est impensable. Les gens se crispent sur des définitions extrêmement traditionnelles des rôles sociaux : le père, la mère, les hommes, les femmes…

Ils ont la conviction que les médias construisent une image où ils sont le point de référence négatif de la société. Pour eux, ce qui domine c’est la «pensée TF1» qui caricature les cités. Ils le disent dans des anecdotes : «Je monte dans le bus, les gens ont peur de moi. Ça veut dire que je ne fais partie de la société.»

Les habitants des cités vous racontent que les institutions ne leur distribuent que sur leurs capacités à faire pressions sur elles. C’est comme cela que l’on retrouve employés dans une régie de quartier des gens issus de la famille du dealer du coin. Un habitant dit : «Je veux un appartement, on m’attribue un HLM. Je veux un emploi, on me donne un stage. Je veux partir en vacances, je pars avec le car du centre social.»
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Sur l’antisémitisme des banlieues, Libé et le “sociologue” se roulent des pelles :
« Les racines [de l’antisémitisme] sont dans cet enfermement progressif. Mon explication est très classique, très sartrienne : les gens cherchent à remplir le vide politique dans lequel ils sont enfermés avec l’un des discours qu’ils ont à leur disposition, l’antisémitisme. En les écoutant, on se dit que c’est leur portrait à l’envers qu’ils font : «Je suis nulle part, les juifs sont partout.» «On est des nazes, les juifs ont le pouvoir.»

Pas un mot, pas même une allusion à l’islam. Pas un mot non plus sur l’effet de masse que produit une immigration incontrolée, trop nombreuse, ou sur la “qualité de l’immigration”, composée de personnes sans qualifications et quasiment inassimilable du fait de structures psycho-culturelles à 1000 lieues de celles de la culture “d’accueil” (et non consultée qui plus est).

Libé-Lapeyronnie, le nouveau duo comique.
(source) (via Artichaud)

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