La crise financière, qui n’en est probablement qu’à ses débuts, aura-t-elle des conséquences en matière de politique migratoire? Dans plusieurs pays d’Europe, la récession pointe le bout de son nez, le taux de chômage augmente et l’image de l’immigration se dégrade dans l’opinion publique. Certains gouvernements ont de timides velléités de mettre en place de nouvelles mesures visant à inciter les immigrés à rentrer chez eux.
En Islande, le gouvernement n’a pas trop de soucis à se faire car ce sont les Polonais qui constituent la première communauté étrangère d’Islande (environ 15 000 personnes). Travaillant pour la plupart dans le bâtiment, ils commencent à plier bagages et repartent par charter ou en ferry vers leur pays d’origine, sans la moindre contrepartie. La situation économique s’est en effet rapidement dégradée: 85 000 petits épargnants ont perdu toutes leurs économies. Quant à l’inflation, elle a bondi de 14 % en septembre. (Le Figaro)
En Espagne, le gouvernement socialiste a approuvé un plan de retour volontaire pour les immigrés devenus subitement trop nombreux et trop encombrants. Les problèmes économiques s’accumulent à l’horizon et une majorité d’espagnols (70%) estiment, d’après un récent sondage , «qu’il y a trop d’immigrés» en Espagne. La proposition est donc faite à tout étranger ayant ses papiers en règle, ressortissant d’un pays qui a des accords avec l’Espagne et disposé à quitter l’Espagne pendant au moins trois ans, de recevoir l’intégralité de ses indemnités de chômage en deux versements : le premier avant le départ, et le deuxième, une fois qu’il aura regagné son pays. Les immigrés visés par cette mesure sont prioritairement les Marocains et les Equatoriens. Rappelons qu’en 20 ans, l’Espagne a procédé à 6 vagues de régularisation, la dernière étant celle de 2005 qui concernait près de 700 000 clandestins .
La Grande-Bretagne souhaite également durcir sa politique d’immigration alors que le chômage est aussi à la hausse. Le nouveau secrétaire d’Etat à l’Immigration, Phil Woolas, a déclaré dans une interview au Times : « Si les gens sont licenciés, la question de l’immigration devient extrêmement épineuse », a-t-il souligné. «Dans le passé il était trop facile d’entrer dans ce pays et cela va devenir plus difficile», a-t-il ajouté sans entrer dans les détails. La croissance de la population britannique a été de près de 2 millions entre 2001 et 2007 , soit actuellement 60,9 millions d’habitants. Cette hausse est largement due à l’arrivée de nouveaux immigrés.
Et la France? Au mois d’août, le nombre de chômeurs a brusquement augmenté de 40 000. Certains secteurs, comme le bâtiment, risquent de voir leur activité gravement compromise. Il en résulterait une arrivée sur le marché de l’emploi de dizaines de milliers de personnes. La situation économique pourrait donc rapidement se dégrader mais rien dans le discours officiel n’autorise à espérer une amorce de prise de conscience sur les conséquences d’une immigration massive devenue une charge insupportable, ne serait-ce qu’en terme de coût financier. Le principe du retour d’immigrés sans emploi ou vivant d’aides sociales est proprement inconcevable.
Tout au contraire, les même remèdes aussi inefficaces que coûteux, ont les préférences du gouvernement actuel: plans “banlieue”, lutte contre les discriminations, diversité obligatoire dans tous les domaines…
Des remèdes que les Français paieront au prix fort.