En Suisse romande, neuf jeunes sur dix ont recours au “parler jeune” : par souci d’identification au groupe ou par jeu. Mais la plupart ne l’utilisent que dans un certain contexte, pas avec les parents, les profs ou un employeur. Le “parler racaille” est plutôt mal vu chez les filles.
En Suisse romande, neuf jeunes sur dix ont recours au «parler jeune» inspiré des banlieues françaises. A la différence des garçons, les filles maniant ce langage risquent de se voir déconsidérées par leurs pairs, selon la première étude sur ce sujet en Suisse romande.
Pascal Singy, de la Section de linguistique de l’Université de Lausanne, et Francesca Poglia Mileti, du Département des sciences de la société de l’Université de Fribourg, ont interrogé avec leur équipe 62 jeunes Romands également répartis entre les deux sexes. Âgés de seize à vingt ans et provenant des cantons de Genève, Neuchâtel et Vaud, ils constituaient un échantillon «indicatif de la population».
Inspiré du langage des banlieues françaises et de la culture (?) rap principalement, ce «parler jeune» – ou «parler racaille», comme le formulent certains des sondés – est présent en Suisse romande depuis une dizaine d’années au moins. Certains parmi les plus âgés du collectif interrogé disent en effet s’y être mis dès l’âge de dix ans, voire avant.
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