Clichy-sous-Bois est une commune de Seine-Saint-Denis. Sa démographie est caractéristique du département : en 1999, la commune comptait 28 700 habitants dont 38,6 % d’entre eux avaient moins de 20 ans (moyenne départementale de 28%) et 50% moins de 25 ans. Les plus de 60 ans ne représentaient que 8,9%. Une pyramide des âges beaucoup plus proche de celle d’une région du tiers-monde que de celle d’une commune française.
La population d’enfants en âge d’être scolarisés est équivalente à celle d’une ville de 50 000 habitants. Le taux de natalité est de 21,6 pour mille (12,7 pour l’ensemble de la France en 2008), 80 % de logements collectifs, un taux de chômage de 24 % en 1999. Les étrangers constituent un tiers de la population. Au 31 décembre 2005, on comptabilisait 1164 bénéficiaires du RMI dont 49% de nationalité étrangère. Une litanie de chiffres accablants qu’aucun “plan banlieue” ne pourra enrayer comme en témoignent, trois ans après les émeutes, des habitants de la commune.
Lu dans Libération :
«C’est toujours dur de vivre ici» résume Hajer, 21 ans, qui vit à la cité de La Forestière. Elle dénonce surtout «la galère des transports», un obstacle difficile à surmonter pour trouver un emploi.(…)
Marie, installée à Clichy-sous-Bois depuis 14 ans, s’inquiète surtout de la montée des violences. Derrière le comptoir de sa boulangerie, située près de la résidence du Chêne pointu, elle se désole du «nombre impressionnant de jeunes qui traînent dans la rue toute la journée.» Elle parle de sa «boule au ventre» chaque matin quand elle doit longer la résidence du Chêne pointu pour rejoindre sa boulangerie : «C’est de pire en pire, il y a des agressions tous les jours dans ce passage. La plupart des gens évitent de passer par là. Moi, je n’ai pas le choix, j’habite juste derrière.»
Deux jeunes désœuvrés attendent sans but : «On est là parce qu’on n’a pas de travail. Et qu’il faut bien être quelque part…» (source)