Rue89 fait l’inventaire de toutes les oeuvres classiques que Serge Gainsbourg a plagié au cours de sa carrière, sans jamais en reconnaître la filiation.
L’article évoque comment Gainsbourg a su comme personne “accommoder” des morceaux de Chopin ou Dvorak, “en se souvenant” de Brahms, Chopin, “dont il s’est servi”, affirmant le génie “puisant thèmes et mélodies dans la musique classique”. Une bien belle leçon de contorsionnisme laudatif qui, sauf dans le titre, parvient à ne jamais prononcer les mots qui fâchent, tels que plagiat ou copie. Petite énumération :
- “Lemon incest” (1984, chanté par Charlotte et Serge), c’est l'”Etude n°3 op.10″ de Chopin
- “Dépression au dessus du jardin” (chanté par Catherine Deneuve), c’est l'”Etude en fa mineur n°10″ de Chopin
- “Jane B” (1969, chanté par Jane Birkin), c’est le “Prélude pour piano n°4 en mi mineur” de Chopin
- “Initials BB” (1968), c’est la “Symphonie n°9 dite du Nouveau Monde” de Dvorak
- “Lost song” (1987, chanté par Birkin) emprunte à la « Chanson de Solveig » d’Edvard Grieg
- “Charlotte forever” (1986, chanté par Charlotte et Serge), c’est l'”Andantino pour piano n°5″ de Khatchaturian
- “Requiem pour un con” (Serge, 1968) pique le finale de la “Symphonie du Nouveau Monde” de Dvorak
- “Baby alone in Babylone”, c’est le 3ème mouvement de la “Troisième symphonie” de Brahms
Un sens du rythme incroyable, un sens du mot prodigieux, un sens du collage et du pastiche ébouriffant: le texte d'”Initials BB”, c’est « Le Corbeau » (1845), un poème d’Edgar Poe revu et corrigé par Serge Gainsbourg. Le tout sur la « Symphonie du Nouveau Monde » de Dvorak. Et cela sonne comme du Gainsbourg. En réalité, c’est du Gainsbourg.