Victime de tractations sans fin sur des questions symboliques dérisoires, jalousie des uns, “arrogance occidentale” des autres, le tout sur fond de conflit israélo-palestinien, l’Union pour la Méditerranée pourra-t’elle décoller un jour ? On espère bien que non.
Lancée en grande pompe en juillet, l’Union pour la Méditerranée (UPM), chère à Nicolas Sarkozy, bute sur des questions politiques, celles-là mêmes que les 44 participants au sommet de Paris avaient éludées, histoire de ne pas gâcher les festivités inaugurales. A la veille de la réunion, lundi 3 et mardi 4 novembre à Marseille, des ministres des affaires étrangères de l’UPM, rien n’est réglé.
Au sud, les modalités de la participation de la Ligue arabe constituent le principal point de blocage. Tel-Aviv accepte que la Ligue arabe soit présente en tant qu’observateur à toutes les réunions ministérielles, mais refuse qu’elle participe aux rencontres préparatoires entre diplomates et experts. “On a l’impression qu’Israël mène la danse. On va de compromis en compromis : la réunion de Marseille est pleine d’incertitudes”, s’agace-t-on à Alger, en soulignant que, “dès le début, “on” a voulu évacuer la dimension politique de l’UPM. Résultat : elle revient par la fenêtre !” Le Maroc dénonce, lui aussi, le “blocage” d’Israël, “incompréhensible et absurde”, dit-on à Rabat.(…)
Autre question ultrasensible : la localisation du secrétariat général de l’UPM. Face aux candidatures de Tunis, La Valette (Malte), Marseille, voire Bruxelles, la ville de Barcelone fait figure de favorite. Mais il n’y a de consensus ni du côté européen ni du côté arabe. La Syrie et le Liban combattent l’idée qu’un pays arabe puisse accueillir le secrétariat. Ce serait indirectement accepter, estiment-ils, une normalisation des relations avec Israël. (…)