Le député Jean-Pierre Brard (apparenté PC), ex-maire de Montreuil, a comparu devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir refusé la parole à une élue du MNR lors d’une séance du conseil municipal du 8 novembre 2006. Cette élue, Patricia Vayssière, portait une croix un peu trop «ostensible» à son goût. Le procureur a estimé qu’il «s’était laissé aller à donner à ses convictions personnelles une portée qu’elles ne pouvaient avoir au regard de la loi» et a privé sa concitoyenne de l’exercice de sa liberté religieuse. Le tribunal a requis contre lui «un stage de citoyenneté».
«Je prierai Mme Vayssière de faire disparaître toute forme d’exhibitionnisme religieux provocateur, qui est une violation de la laïcité», lui avait dit M. Brard en privant ensuite l’élue de micro malgré ses protestations véhémentes. Elle portait au cou une croix brillante d’environ 6 cm, très visible en raison du pull noir dont elle était vêtue. «Je porte toujours une croix pour montrer mon attachement à la civilisation chrétienne», a-t-elle dit au tribunal en ajoutant que c’était la première fois que M. Brard lui en faisait le reproche publiquement, «un prétexte pour m’enlever la parole dans un but politique».
Se présentant comme «laïc convaincu mais pas laïcard», l’ex-maire a dit avoir voulu «garantir la neutralité» de son assemblée. Il a invoqué «l’esprit des lois», et notamment celle sur la laïcité de mars 2004 interdisant dans les écoles les signes religieux «ostensibles».(AFP)
Défenseur des clandestins et immigrationniste convaincu, M. Brard a été organisateur de parrainages «républicains» de sans-papiers en juillet 2006 à Montreuil. Il est aussi vice-président du groupe d’amitié France-Israël. Il a baptisé une rue du nom d’Alfred Dreyfus et jumelé Montreuil avec une ville israélienne, Modi’in. Il a concédé des baux emphytéotiques aux communautés juive, musulmane et protestante (à majorité afro-antillaise).
Lors du débat sur la loi sur l’immigration en septembre 2007, il avait lancé à Brice Hortefeux: «Quand on voit certains de vos propos, on imagine ce qui se serait passé si certains d’entre vous avaient été députés en 1940». (source)