Soupçons de fraudes aux élections socialistes. Des secrétaires de section auraient acheté des votes à des jeunes de cités pour remplacer les absentéistes.
20 à 25% des adhérents au Parti Socialiste sont des élus. 10 à 15% sont employés dans des collectivités locales. Mais cela ne suffit pas à les faire voter puisqu’on a pu constater une large abstention (près de 50%) lors du vote sur les motions qui s’est déroulé la semaine dernière. La tentation est quelquefois forte pour un secrétaire de section de faire voter les absents, en signant simplement à leur place, ou bien en faisant voter des remplaçants, puisqu’on ne demande pas de pièce d’identité aux votants (“un acte de confiance et de convivialité”). Extrait du compte-rendu d’un scrutateur national de l’élection :
Débarquement subit et simultané d’une douzaine de gamins (16 à 19 ans maxi ?) en tenue de foot (crampons avec de la terre…) qui vont vers l’urne très très “drivés” : on leur donne le bulletin, on leur montre où cocher – à la chaîne – et enfin, chose que je n’aurais même pas osé imaginer !, on annonce haut et bien fort “Toi, M. Bidule Truc, là, allez tu votes”, les gamins hilares se succédant pour apposer un vague gribouillis, grimant difficilement leur nom d’emprunt… J’ai testé quelques-uns, ils ne répondaient pas à leurs prétendus “prénoms”… Est-il besoin de mentionner qu’ils étaient presque tous beurs ou blacks de ce quartier populaire et que, comme par magie, leurs noms et prénoms du moment étaient tous très “européens”..; ?
Des membres du PS locaux – de tous âges – nous ont simplement dit dans la nuit, presque blasés : ces jeunes ont tout simplement gagné “50 euros en liquide” en venant à la section ce soir. Attention : je ne saurais pas jurer que ce fut bien le cas – puisque c’était à l’abri de mon regard déjà fort occupé – mais c’est une des explications très plausibles pour expliquer cet afflux et motivations à voter pour autrui en ricanant…
La lecture de l’ensemble du compte-rendu est savoureuse : “aucun isoloir ou coin un tant soit peu clos ou isolé pour voter”, “une urne artisanale non transparente”, “un responsable local surpris à plusieurs reprises en train de signer en douce, au feutre noir, en lieu et place de militants du fichier“, “je ne compte pas les fois où on m’a fortement incité à quitter la pièce pour manger un morceau”, “un mode de dépouillement un peu baroque”, des gens “faisant finalement leur choix de case au vu et au su de tou-te-s, après index dûment posé là où il faut par les gens du cru”.
Source : Lucien-Alexandre Castronovo, ancien conseiller municipal PRG d’Aix-en-Provence
Sylvie Andrieux, député du secteur, réagit : “Comment ce monsieur peut-il parler des blacks, des beurs, de gens en tenue de travail comme cela? Oui, nos militants viennent des quartiers populaires, et alors?”