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Petite visite au centre d’hébergement d’urgence (CHU) Arago, dans le 13e arrondissement de Paris. Ce centre accueille des femmes de tous âges, accompagnées d’enfants et  parfois d’un compagnon ou d’un mari. Une Pakistanaise, des Bulgares,  des Roumaines, une Marocaine, des Congolais, une Rwandaise … Une majorité de femmes seules, étrangères et sans-papiers, accueillies par « une dynamique quinquagénaire d’origine sénégalaise ».

Extraits.
Elle ne lâche pas ses deux gros sacs, même assise. Et, malgré la chaleur, elle n’enlève pas sa lourde veste de cuir noir. C’est à cela, surtout, qu’on devine qu’elle vient de la rue : à son air de chat aux aguets. « Elle est du Pakistan ou du Bangladesh, je ne sais plus…», lâche Astou, l’auxiliaire de permanence, d’origine sénégalaise.

Il est bientôt 1 heure du matin, ce vendredi 28 novembre, et c’est le coup de feu : il faut servir à manger à la famille de Bulgares, amenée par l’association “Hors la rue”, et au couple de Roumains qui ont attendu dans le froid avec leurs marmots, battant le pavé pendant plus d’une heure. Les Bulgares (un couple et leur fille adolescente) n’ont pas d’autre abri qu’une voiture. Les Roumains, on ne sait pas trop d’où ils sortent.

« Ici, les gens restent en moyenne cinq ou six jours. Le temps, généralement, qu’on leur trouve une place en hôtel», explique la responsable du CHU Arago, Aïda N’Dow. « Qu’Allah bénisse la France !», soupire Fatima, une Marocaine que le service maternité de l’hôpital Tenon a envoyée ici. «Une Française avec un enfant obtient assez facilement l’aide des services sociaux. Les étrangères, et en particulier celles sans papiers, en sont de plus en plus exclues », commente Gisèle Ginsberg, assistante sociale au CHU Arago.

Il est 1 h 30 du matin, le coup de feu est passé. Comme presque tous les soirs, le CHU est plein et Astou va pouvoir souffler. Jusqu’à demain et son prochain raz de marée.
(Source le Monde)

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