Le 9 octobre dernier, 150 gardiens d’immeuble de Bobigny ont manifesté devant la préfecture de Seine Saint-Denis pour crier leur ras-le-bol après l’agression de trois d’entre eux en septembre.
Tous les gardiens d’immeuble font état d’une dégradation inquiétante de leurs conditions de travail. « On ne peut plus faire notre travail correctement. Le matin, ça va. Mais l’après-midi, dès qu’ils (NDLR : les jeunes qui sèment la pagaille) sont réveillés, ça devient infernal. Ils boivent et ils fument dans les halls, ils jettent leurs papiers par terre. C’est la provocation permanente », témoigne Daniel. « On fait tout pour que la cité, qui vient d’être réhabilitée reste propre. Mais ils cassent tout, les ascenseurs, les lampes… Chaque jour, il faut réparer ce qu’ils ont cassé la veille. C’est démoralisant », ajoute Jean-Yves, son collègue. « Evidemment, on est au courant de tout, des trafics, des viols… Mais on ne peut rien dire sous peine de représailles. Alors on fait un rapport et on se tait » confie une gardienne.
Comme à leur habitude, les autorités publiques ont pris le problème à bras le corps : le préfet, Claude Baland, a demandé aux autorités policières d’« épauler le travail de chaque gardien d’immeuble dans les quartiers d’habitat social ». Les gardiens bénéficieront de mesures d’accompagnement, voire de formations, afin de mieux faire face à leurs difficultés. Claude Baland a également assuré que le procureur allait « densifier ses réponses pénales aux agressions de gardiens ».
Pour éviter les représailles, la Ministre du Logement Christine Boutin a insisté sur “la nécessité de séparer le logement de fonction des gardiens du local d’accueil.” On est rassuré pour les concierges…