Non content de démanteler le système éducatif qui a besoin d’être réformé mais non désintégré, Xavier Darcos persiste dans l’enseignement de ce qui semble être devenue l’une des matières indispensables des programmes scolaires: la Shoah. Malgré la levée de boucliers lors du projet de parrainage d’enfants juifs, de nouveaux «outils pédagogiques» vont être mis en place en CM2 : portail, livret pédagogique et base documentaire. Jouant sur un sentimentalisme quelque peu déplacé et sur la sensibilité des enfants, le ministre a rappelé «la dimension universelle» de cet enseignement et «son importance dans la formation d’esprits libres et tolérants».
Le ministère a conçu pour les enseignants un portail internet (www.shoah.education.fr) et un livret pédagogique, «Mémoire et histoire de la Shoah à l’école», qui va être diffusé dans les établissements scolaires. La base des 11.400 enfants juifs déportés de France, développée par le Mémorial à partir des archives de Serge Klarsfeld, va être accessible aux enseignants, «sur identification» et «à des fins exclusivement pédagogiques», selon le ministère.
Ces choix ont été faits à partir des recommandations du rapport d’Hélène Waysbord-Loing, présidente de l’association de la Maison d’Izieu, qui proposait de définir la thématique des enfants comme l’approche privilégiée pour enseigner en CM2 l’histoire de l’extermination des Juifs durant la Seconde guerre mondiale. En juillet dernier, dans une instruction ministérielle, M. Darcos avait déjà repris les principales orientations de ce rapport. Il soulignait que «inscrit dans sa dimension historique, l’enseignement de la Shoah a une finalité civique et répond à une obligation morale». (AFP, Le Monde)