Alors que les lobbies communautaires réclament une meilleure représentativité des minorités, notre pays refuse de s’aligner sur le modèle anglo-saxon.
Ce sera non. Non aux statistiques ethniques en France. Nicolas Sarkozy avait chargé Simone Veil, en janvier, de réfléchir à l’opportunité de modifier le préambule de la Constitution pour permettre une politique préférentielle en fonction de l’origine. (…) Le rapport, plusieurs fois repoussé, devrait souligner «l’inutilité des statistiques ethniques, qui ne sont pas scientifiques et présentent des dangers pour l’unité nationale». À moins que, face à la fièvre du débat sur la «diversité» qui a saisi les lobbies en France, le gouvernement veuille encore se donner du temps.
Une arithmétique mise en œuvre aux États-Unis avec une «efficacité contestée aujourd’hui». (…) Le système de préférence raciale a d’ailleurs alimenté une rivalité entre groupes raciaux. Puisque la politique publique repose sur ces chiffres, toutes les catégories de la population ont intérêt à se ranger dans un clan pour bénéficier d’un coup de pouce. Il existe aujourd’hui des dizaines de catégories. (…) Le recensement détaillé américain compte 116 catégories, et encore 14 dans la version courte qui sert à la politique publique. Quant aux entreprises, elles désignent un délégué interne qui répartit les salariés dans des cases, de visu ! (…)
Au Royaume-Uni, on est passé de 14 catégories en 1991 à 29 aujourd’hui. Et l’on compte désormais trois sortes de Blancs : Britanniques, Irlandais et autres Blancs, les Gallois réclamant une catégorie pour eux. (…) Il est donc paradoxal de constater que, lorsque l’Amérique doute, les Français, eux, envisagent de se rallier au système anglo-saxon.
Merci à artichaud