Selon Sylvain Gouguenheim, auteur de “Aristote au Mont St Michel“, l’Europe médiévale ne doit rien à la civilisation islamique. Dans une entrevue récente, il répond aux nombreuses attaques dont il a fait l’objet :
En gros mes adversaires avancent deux théories, d’ailleurs contradictoires : 1°) tout ce que j’ai dit était connu et il n’y a rien de neuf. 2°) tout ce que j’écris est faux. (…)
La vulgate selon laquelle l’Europe doit ses savoirs à l’islam n’est pas une invention de ma part. Elle existe bel et bien et on la trouve dans de nombreux livres, dans des articles de presse. J’aurais pu dresser une liste très longue et je me suis contenté de citations empruntées à des gens sérieux. Incontestablement si j’avais fait un florilège on aurait bien vu que je n’inventais rien. (…)
[Selon ses détracteurs, l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim contient un certain nombre de jugements de valeur et de prises de position idéologiques à propos de l’islam”…]
Jugements de valeurs ou prises de position idéologiques disent-ils alors qu’eux-mêmes ne cessent d’exprimer de tels jugements de valeurs. Ils se font les laudateurs du monde abbasside et les contempteurs de l’Occident latin. Ils idéologisent un problème scientifique compliqué uniquement pour des raisons politiques.
Certains d’entre eux parce qu’ils sont convaincus de la supériorité intrinsèque de l’islam sur la civilisation européenne médiévale ; d’autres parce qu’ils craignent que la moindre critique du monde musulman médiéval n’alimente les tenants d’une guerre des civilisations contemporaines. (…)
Si j’ai commis un délit, que l’on porte plainte et que l’affaire soit portée devant la justice. S’il n’y a pas délit, alors on est en présence d’accusation idéologique, du type de celles classiques de la part des gauchistes qui consistent à vous accuser de ne pas « penser comme il faut » : une opinion — ou ce que l’on présente comme une opinion, quitte, dans mon cas, à déformer totalement ce que j’ai écrit dans mon livre — devient un crime. (…)
Il y a clairement chez mes adversaires une volonté d’insister sur les méfaits du monde occidental, ou tout au moins un refus catégorique que l’on puisse émettre quelque critique que ce soit à l’encontre des autres civilisations ou aires culturelles.
On est en plein masochisme, utilisé par certains à des fins politiques bien évidemment. Le tout étant drapé dans un discours « internationaliste » et « résistantialiste » qui oublie que les résistants, les vrais, étaient très patriotes et qu’ils prenaient des risques immenses…
Une interview à ne pas manquer (via Spoon)