Extraits de blog (fautes comprises) :
«Avant je ne voulais pas les croire, pour moi il y avait les cons et les autres, et peu importait la couleur de leur peau. Je détestait cette pseudo peur de l’autre, celui qui nous « vole » le travail, celui qui nous « vole » nos allocations. Pour moi, cette stigmatisation n’avait pas lieu d’être, je trouvais le peuple arabe admirable, pliant l’échine pour gagner trois sous au sein d’un pays qui le montrait du doigt. Je trouvait la France et les français ignobles dans leur intolérance, qui ne se justifiait pour moi qu’en terme de préjugés.
Pourtant depuis quelques temps, les préjugés que je décriais commencent à prendre forme dans mon expérience quotidienne et je me dis non pas que ces gens avaient « raison », parce que le préjugé raciste est infondé, mais que leur réflexion avait un soubassement réel. Aujourd’hui, dès que je mets le nez dehors, mes agresseurs ont un faciès arabe. Moi qui me battais contre le préjugé raciste, je me rend compte que le préjugé est sur moi. On me dévisage, on me provoque, on se montre envahissant.
Cette impression là est toute récente mais s’amplifie si rapidement que je me demande comment on en est arrivé là. La situation est inversée, l’étrangère c’est moi, l’ennemi c’est la France et ses représentants blancs. Pendant un moment, la situation semblait s’améliorer, le gouvernement et la culture promulguaient une mixité que je trouvais saine, la France, la cité cosmopolite.
Mais à l’heure actuelle, à l’heure où il y a, en Provence en tout cas, une augmentation des jeunes métisses, je sens que la haine vient de l’autre côté. (…) Leur rancœur s’accroît et, s’ils veulent vivre comme nous, ils ne veulent pas vivre avec nous. La religion musulmane se durcit en France, les femmes entièrement voilées ne sont plus marginales. Un certain mépris s’installe, je paie tous les jours le fait d’avoir la peau blanche.
On se fait traiter de « sales français » là on nous les traitions de « sales arabes » et le préjugé raciste se retourne contre nous. (…) La France est maintenant un pays d’accueil, où la diversité fait plaisir à voir mais sous ce masque de bonne entente, je vois tous les jours des conflits (…) C’est moi la raciste aujourd’hui si je relève qu’on me bouscule, qu’on parle fort dans une bibliothèque ou qu’on cherche à me passer devant à la caisse…»
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Pour les psychiatres du futur, relevons également ce commentaire :
« le mot le + juste dans son texte, c’est métis ; la meilleure prévention contre n’importe quel racisme, c’est le métissage»