Alain Duhamel est un des piliers inébranlables du système médiatico-politique. Editorialiste, chroniqueur, il a commencé sa carrière au Monde en 1963. Depuis, sa ligne est inébranlable: pourfendeur inlassable des «extrémistes» et défenseur des puissants du jour. C’est l’exemple même du gardien du Temple de la pensée officielle. Ses critiques d’ouvrages en sont une illustration.
A. Duhamel reconnaît au livre de Daniel Lefeuvre et Michel Renard «Faut-il avoir honte de l’identité nationale ?» la qualité d’être bien informé «mais délibérément polémique». Ajoutant: «Les deux auteurs ont en somme historiquement raison et politiquement tort». Il admet qu’ils n’ont évidemment aucun mal à établir l’ancienneté et l’authenticité du sentiment national français. Mais dès que les auteurs abordent le sujet qui fâche, ses vieux réflexes refont surface: «En revanche, leur extrême anxiété face à l’islam au sein de notre société si laïque et si sécularisée, leur crainte des langues régionales, leur peur de l’immigration (une constante française qui a toujours eu besoin de trois générations pour s’assimiler, ils le savent) paraissent tout à coup abusives et systématiques. Leur science cède alors le pas à leurs émotions et leur rigueur, à leurs préjugés».
Pour le deuxième ouvrage recensé, « Querelles françaises » de Blandine Kriegel, le ton change. Ses éloges sont intarissables, sa connivence avec l’auteur évidente. Son parcours est d’ailleurs éloquent: ancienne présidente du Haut conseil à l’intégration, elle est membre du comité de parrainage de l’association Marianne de la diversité. «Il s’agit de la biographie intellectuelle d’une universitaire renommée, spécialiste de philosophie politique». «La place spécifique de l’Etat dans l’identité française, le rôle fondateur du droit dans notre pays, les insuffisances criantes de la séparation des pouvoirs en France» y sont décrites avec une vigueur «célébrée dans la préface ébouriffante et foisonnante d’Alexandre Adler, son mari à la ville». Un ouvrage qui a donc tout pour plaire.
