Marek Halter était hier dans un collège du XIXè arrondissement afin d’animer un débat au sujet des tensions communautaires qui parasitent cet arrondissement. Sa conclusion : ” J’aimerais que Noirs et Juifs comprennent qu’ils ont la même histoire, les mêmes ancêtres… et qu’ils partagent aujourd’hui la nationalité française.”
Tous les élèves des établissements alentour avaient été invités à la conférence-débat, organisée pour « faire se rapprocher les communautés juive et noire ». Aucun n’est venu et de nombreuses chaises vides parsemaient le réfectoire du collège Georges Brassens. Devant la table où il s’est posé aux côtés de Patrick Lozès, le président du Cran, ou du rappeur Rost, ils ne sont qu’une quarantaine de parents, de profs et d’habitants du quartier à écouter ses paraboles.
« Si la violence s’est installée dans ce quartier, c’est parce que les gens sont démunis. Quand on est pauvre, on ne peut pas se rebeller contre l’injustice sociale, alors on tape sur son voisin. Il y a peut-être du racisme et de l’antisémitisme, mais cela reste primaire. Il n’y a pas d’idéologie nauséabonde derrière tout ça. »
Olivia Cattan, présidente de l’association Paroles de femmes, craint, elle, la banalisation des insultes. « Une petite Sharon, en 5 e, s’est fait traiter de sale juive mais elle m’a dit qu’elle n’avait pas réagi par habitude. » « C’est triste, note le principal adjoint d’un collège voisin. Dans mon établissement, les élèves juifs sont partis dans des écoles confessionnelles. »
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