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Extraits d’une interview au Monde de J.V. Brisset, spécialiste de la Chine et directeur de recherches à l’Institut des Relations Internationales et stratégiques.

« Cela remonte à loin. Les diplomates français ont de tout temps été fascinés par la Chine et en ont une vision totalement déconnectée de la réalité. Nous sommes persuadés qu’il faut être gentils avec les Chinois pour que les Chinois soient gentils en échange.

Parmi les pays ayant joué un grand rôle au niveau mondial, le nôtre est celui qui s’est montré le plus faible vis-à-vis de la Chine. Nous sommes ainsi considérés comme un pays femelle, faible et qui change tout le temps d’avis. Or la Chine ne respecte que la force.»

Passage de la flamme olympique à Paris
La France s’est lancée dans un concours d’excuses alors qu’elle n’y était pour rien. Des excuses qui s’inscrivent dans la droite ligne de la tradition diplomatique chinoise : historiquement, un pays vassal marque sa soumission à Pékin en envoyant un émissaire chargé de porter un cadeau. Et que fait Sarkozy ? Il envoie Raffarin, un ambassadeur tout désigné, porter une biographie du général de Gaulle à Pékin.»

Pour eux, c’est extrêmement clair : la France est un pays vassal. Et il sera très difficile de revenir en arrière. On a déjà essayé par le passé : en 1993, Balladur avait envoyé un émissaire déclarer à Pékin que la France ne reconnaissait qu’une seule Chine, afin de se réconcilier après l’embargo sur les armes initié par la France en 1989. Nous n’y avons gagné que du mépris.»

L’attitude face à la Chine
Il y a heureusement beaucoup de gens en Europe qui commencent à comprendre que la Chine n’est pas un pays ami. C’est un pays égoïste qui a des rapports rugueux avec le reste du monde, avec lequel il faut prendre un peu de distance. (…)

La Chine attend de voir si Sarkozy ira voir le dalaï-lama en Pologne. Elle teste la solidité de l’Europe, pas de la France : si elle impose des mesures de rétorsion bilatérales contre la France et que les Européens laissent faire, elle aura tout gagné. Mais si la France se retranche derrière l’Europe et que l’UE reste solidaire, ça se passera très bien. Si l’Europe faiblit, la Chine pourra piétiner tous les pays européens l’un après l’autre, sauf la Grande-Bretagne, qui ne se laissera jamais faire.»

Merci au site Kroulik – texte intégral ici

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