Extraits d’un article du Nouvel Observateur consacré à Xavier Lemoine, maire de Montfermeil (93).
Pas un jour sans qu’un nouvel événement ne vienne nourrir la rubrique fait divers à Montfermeil. Début octobre, c’était la série noire. D’abord, le tournage avorté du film de Luc Besson pour cause de voitures brûlées. Puis, le surlendemain, les JT ouvrent sur le passage à tabac du dénommé Abdoulaye Fofana aux Bosquets. Et maintenant, c’est l’avocat de deux jeunes Français d’origine guinéenne qui porte plainte pour une autre «bavure».
A propos des deux passages à tabac, Xavier Lemoine lance : «A ceux qui parlent de bavures, je dis : venez sur place.» Comprendre : la tension est telle que les dérapages ne sont pas étonnants. Dans l’affaire Fofana, il a même demandé à donner sa version à l’IGS (Inspection générale des services) qui auditionnait les deux policiers mis en cause et libérés depuis : «L’interpellé se débattait pour rameuter ses copains, les femmes hurlaient, les tirs de cailloux pleuvaient aux abords du bâtiment.»
Pour Xavier Lemoine, l’enjeu des banlieues n’est pas économique mais «culturel». Il fustige en bloc «les idéologues de l’extrême-gauche qui jouent sur la victimisation, les trafiquants qui agressent même les ouvriers sur les chantiers, et les fondamentalistes religieux qui font les cages d’escaliers trois par trois et envoient des lettres de menaces si les gens n’obtempèrent pas».
Depuis six ans, ce catholique, père de 7 enfants suscite dans sa ville haine et admiration. Propriétaire d’un pavillon à deux pas des Bosquets, il est souvent pris à partie par les jeunes. L’une de ses filles, victime d’une agression, vit aujourd’hui en Bretagne et ne remet plus les pieds à Montfermeil. (source)
