Sept ans après, les Français n’ont pas oublié les francs. Plus d’un consommateur sur quatre pense toujours dans l’ancienne monnaie pour ses achats quotidiens.
Trentenaire, parisien, surdiplômé et gagnant bien sa vie, Olivier a le profil idéal selon l’Insee pour ne plus réfléchir qu’en euros. Et pourtant, il a fait une rechute à la table d’un café branché. « 3,60 euros le petit noir, c’est l’équivalent de près de 25 francs », s’est étranglé ce cadre supérieur devant le prix exorbitant.
Obligés de régler leurs achats en euros depuis le 1er janvier 2002, les Français semblaient avoir pris le pli. Mais 7 ans après le passage à l’euro, le compte n’y est toujours pas. Depuis fin 2006, la Commission européenne a cessé d’interroger les eurocitoyens sur le sujet. À l’époque, plus de 30 % des Français estimaient que l’euro présentait plus d’inconvénients que d’avantages, et ce taux était en constante augmentation.
Selon l’Insee, plus d’1 personne sur 4 pense encore uniquement en francs pour ses dépenses alimentaires. Même pour des achats quotidiens et de montant limité, seulement 55 % des Français pensent systématiquement en euros. Et le phénomène s’accentue pour des biens au prix élevé, ou dont la fréquence d’achat est rare, comme un appartement ou une voiture.
Pas étonnant, dans ces conditions, que la plupart des banques continuent d’éditer leurs relevés de compte dans la monnaie officielle… et en francs. Ou que toutes les chaînes de supermarchés continuent d’afficher les prix en francs. Forcés de s’adapter, les Français n’ont pas créé de lien affectif avec l’euro. (source) (via Moralès)