The Guardian via Courrier International :
Alors que des centaines de migrants ont débarqué ces derniers jours sur l’île italienne de Lampedusa, les autorités maltaises ont, elles aussi, toutes les peines du monde à accueillir des immigrants en détresse toujours plus nombreux. (…)
Depuis 2002, le gouvernement maltais a traité 11 500 cas de réfugiés politiques ou économiques, ce qui équivaudrait à 1,7 million en France, en Italie ou au Royaume-Uni. Aujourd’hui, la tension est palpable. Les inscriptions hostiles aux immigrés ont recouvert les murs de grès de la capitale, La Valette, ancienne ville fortifiée du XVIe siècle. Les Africains se plaignent souvent d’être victimes du racisme, et une grande œuvre de charité des jésuites a été visée par des incendies volontaires en raison de son soutien affiché aux migrants.
“Un terrifiant sentiment de xénophobie est en train de se développer ici, et je pense que le gouvernement porte une part de responsabilité”, explique Neil Falzon, représentant local du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). (…)
“Ce sera une véritable catastrophe sociale”, déclare le père Joseph Cassar, membre du Jesuit Refugee Service, une ONG œuvrant en faveur des réfugiés. “Je crains que d’ici cinq ans nous n’assistions à l’apparition de ghettos, de troubles sociaux et à une montée de l’extrême droite.”