Le braquage deviendrait-il une spécialité marseillaise ? On dénombre en effet dans la ville entre cinq à six attaques par jour. Le procureur de la République n’hésite pas à parler de «fléau».
Les braquages, nombreux également à La Ciotat et à Cassis, visent indifféremment bureaux de Poste, petits commerces, particuliers, pour quelques centaines d’euros, un téléphone portable ou un sac à main.
Le 29 décembre un homme seul, armé d’un fusil, avait fait irruption dans le bureau de Poste de X. Montant du préjudice : au moins 230.000 euros. Il s’agissait d’argent liquide destiné aux prestations sociales (source).
En octobre 2008, deux garçons de 17 et 18 ans, ont été mis en examen et écroués pour avoir commis une vingtaine de vols à main armée, dans le centre-ville de Marseille, au préjudice de commerces de proximité (source).
Plus d’un auteur sur trois interpellés pour des faits de délinquance est un mineur. Une équipe, dont le plus âgé avait 12 ans, s’était spécialisée dans les vols à la tire. Arrêtée, puis remise en liberté, elle a récidivé : dix nouveaux vols à la tire…
Les filles sont également de plus en plus présentes. Une mineure de 11 ans jouait les chefs de clan et semait la terreur au métro Castellane, avec trois complices, des garçons de 14 ans, en multipliant les vols à l’arraché : portables, baladeurs… «Avant, un mineur se contentait de faire le guet. Aujourd’hui, il n’hésite plus à tirer avec une arme, à viser sciemment les forces de l’ordre, comme cela s’est passé récemment dans une cité marseillaise», témoigne le secrétaire du syndicat de police Alliance.
Un policier de la Brigade anticriminalité décrit la situation : «Cette délinquance est sans attaches, sans parents, sans domicile fixe, souvent en situation irrégulière et sait que, de toute façon, elle est inexpulsable. Autour de Noailles, elle se vit dans une impunité absolue. Ces mineurs-là sont totalement indifférents à la présence policière. A la limite, on leur fait perdre du temps. Pickpockets roumains, jeunes errants voleurs avec violences ou à la portière, ils sont prêts à attaquer n’importe qui.» (source)