Ne pas « passer pour des tapettes ou des dégonflés » par rapport à l’Essonne, commémorer le premier anniversaire des violences urbaines, ou bien de s’« approprier le quartier », comme l’estime Haffide Boulakras, procureur de la République : Quelles étaient les motivations qui ont fait que Ameur, Ayoub, Karim, Ludovic et Johan soient impliqués dans l’incendie d’un bus à Montreuil ?
Les cinq prévenus, âgés de 20, 21 et 22 ans, avec un passé judiciaire n’ont pas fourni de réponses. Leurs témoignages n’ont d’ailleurs pas permis d’être certain de leur rôle précis ce soir du 26 octobre.
Il était 0 h 45, lorsque le chauffeur du dernier bus, presque étonné de voir un passager à la station Delpèche, à La Noue, s’est arrêté. Un traquenard, en fait, puisque trois personnes cagoulées se sont engouffrées dans le bus, l’une braquant le conducteur en lui disant : « Surtout, ne touche à rien et dégage ! » Il a ouvert les portes arrière pour faire descendre les passagers, tandis que de l’essence était aspergée dans le bus, d’une valeur de plus de 136 000 €. Le bus a fini incendié dans la cité après avoir percuté une barrière que certains auraient été chargés d’ouvrir. La seule passagère retrouvée n’a pas voulu venir au procès, « par peur », a expliqué le procureur. C’est un renseignement anonyme qui a mis les policiers sur la piste de cinq suspects.
Le procureur a requis quatre ans de prison dont deux avec sursis contre Ayoub, Johan et Ludovic et trois ans dont un avec sursis contre Amer et Karim, eux qui ont « reconnu leur participation et fait avancer les choses ». Source