La Turquie pourrait revoir sa position sur le projet de gazoduc Nabucco, qui doit permettre l’approvisionnement en gaz de l’Europe en évitant la Russie, en cas de blocage de ses négociations d’adhésion à l’UE, a menacé aujourd’hui son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie n’a ouvert à ce jour que 10 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent ses négociations d’adhésion à l’UE, dont seulement deux en 2008. Parmi les chapitres non encore ouverts figurent celui portant sur les questions énergétiques, en raison notamment de fortes réserves des Chypriotes grecs, entrés dans l’UE en 2004.
“Si nous sommes confrontés à une situation dans laquelle le chapitre sur l’énergie est bloqué alors nous réexaminerons notre position” sur Nabucco, a dit M. Erdogan, lors d’une conférence organisée à Bruxelles par l’institut European Policy Center.
L’UE “doit être équitable dans son traitement” à l’égard de la Turquie, elle “ne devrait pas préférer la partie Sud de Chypre, qui est située loin de l’Europe et ne compte que quelques centaines de milliers d’habitants (…) comparée à la Turquie et ses 70 millions d’habitants”, a souligné M. Erdogan.
Le projet Nabucco, un gazoduc de 3.300 km, doit contribuer à l’approvisionnement vers l’Europe de gaz issu de la Caspienne, voire du Moyen-Orient, en évitant le territoire russe. Il doit passer par la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, pour aboutir en Autriche. (via bob)